LEPETIT JOURNAL: T.E.R.R.E. Liban, pionnier de l’écologie au pays du Cèdre

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L’ACTUALITÉ LOCALE ET INTERNATIONALE POUR LES EXPATRIÉS FRANÇAIS ET LES FRANCOPHONES

Par Hugo Tortel | Publié le 27/11/2018 à 13:37 | Mis à jour le 27/11/2018 à 15:44

Active depuis le début des années 1990, l’association de Paul Abi Rached s’attaque aux problèmes environnementaux du Liban et propose des solutions durables.

Au Liban, la crise écologique est protéiforme. A l’enjeu du traitement des déchets et la question des incinérateurs s’ajoute ceux de la construction des barrages ravageant la biodiversité, de la chasse incontrôlée et des carrières sauvages, entre autres.

Le défi environnemental est posé au Liban depuis la fin de la guerre civile. Au début des années 1990, certaines voix s’élèvent pour que la question de l’écosystème du pays ne soit pas oubliée. Parmi elles, celle de T.E.R.R.E Liban et de son fondateur Paul Abi Rached qui développe un discours sur le développement durable et la protection de la faune et de la flore. T.E.R.R.E. est un acronyme qui signifie « Tentons ensemble de réaliser un rêve pour nos enfants ».

Ancien scout, Paul Abi Rached a découvert l’écologie, notamment grâce à des articles dans le magazine Femme d’Aujourd’hui auquel sa mère était abonnée. Il a ensuite découvert qu’il pouvait allier défense de l’environnement et éducation après avoir découvert le métier d’animateur pédagogique dans un journal télévisé français. « J’ai arrêté l’enseignement car je ne voulais pas devenir professeur. J’ai alors pris ma guitare, j’ai écrit des chansons écolos et j’ai donné des conférences chantées dans les écoles dans tout le Liban », explique M. Abi Rached.

T.E.R.R.E. Liban mène diverses opérations. L’association a, par exemple, édité un guide pédagogique de « l’éco-citoyen libanais » expliquant les gestes éco-responsables à adopter.  Dans le même sens, l’opération « Papivore Malin » a permis de récupérer et de recycler plus de 4500 tonnes de papier et, ainsi, sauver 77 000 arbres entre 2008 et 2017. Ces initiatives ne sont que quelques exemples de toutes celles menées par TERRE Liban, qui travaille avec 64 autres associations.

Basé à Baabda, TERRE Liban lutte pour la préservation de la forêt de ce lieu en bordure de Beyrouth menacée de destruction. Propriété des Pères Antonins, la forêt de Baabda pourrait devenir le lieu de développement d’un gigantesque projet immobilier. Selon Paul Abi Rached, cet espace forestier est « un musée très proche de la ville avec plus de 30 espèces d’arbres, 425 espèces de plantes et 171 espèces d’oiseaux dans un pays qui en compte 400 au total ». Classée comme « aire-clé de la diversité du Liban », ce bois correspond à la forêt la plus riche en diversité de l’ensemble du pays.

Sur l’avenir de l’écologie au Liban, Paul Abi Rached est mitigé. « Tout dépend de ce gouvernement mais je ne suis pas très optimiste Le Premier ministre Saad Hariri ne parle que de la conférence CEDRE pour la privatisation. Il n’y a rien sur l’écotourisme et le développement durable », craignant que « la mafia détruise la nature ». « Il existe une conscience écologique extraordinaire au niveau des gens. Au niveau des décideurs, cela commence peu à peu mais il faut espérer qu’il n’est pas trop tard. Il faut que ce gouvernement déclare l’état d’urgence écologique ! »

Terre Liban

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